lundi 2 août 2010

Tournée - Mathieu Amalric

Une idée pour Amalric : se dégager de la paresse ou façon française de faire du cinéma (donc de vivre, penser, regarder, comprendre le monde et le donner à voir). Fellini pour l'affiche, Cassavetes pour les interviews, en vérité le cinéaste a son monde à lui, trouvé je ne sais où, mais sans doute à un moment important de sa vie.
Dans le scénario c'est la même histoire : un retour en France, fort d'une étrangeté qui doit composer avec le Havre ou Nantes. Aux ports, sans atteindre Paris. On longe le pays par la mer, on rase les murs, et puis une nuit on file - c'est la partie la moins réussie du film, trop de fantasmes et de convenances.
Ce qui se passe dans l'image, c'est ce qui se passe dans le corps de ces femmes importées : une mutation, seule possibilité d'accomplissement - le trait grossi, on peut le transformer. Dans une très belle scène, il y a la répétition d'un côté, le badminton de l'autre - et Zand se détourne de ce qu'il ne peut plus voir, personnage qui ne veut pas en finir avec la lâcheté, et qui préférerait savoir où placer le courage.
Qu'est-ce qu'on fait avec un ballon, avec des plumes, avec des enfants, avec un amour ? Comment on s'en sort, de cette lourdeur d'existence et de corps ? Comment aussi on se méfie de l'émotion tout en y étant absolument - mais l'émotion vaut pour ce qu'elle est : un moteur comique. La vérité du film est ailleurs, dans la sortie des filles hors de la boîte pour chercher les pizzas, par exemple, scène où quelque chose de la France éclate soudain (nous apparaît).

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