lundi 6 octobre 2008

Libero - Crazy - Little Miss Sunshine

Libero - Anche libero va bene - Kim Rossi Stuart
Crazy - Jea
n-Marc Vallée
Little Miss Sunshine - Jonathan Dayton & Valerie Faris

Il faudrait un jour penser à parler de certains films non comme purs objets de cinéma (il n'y a pratiquement rien à dire de ces trois films, pas de parole qui puisse s'y ajouter), mais comme objets de consommation massive. On entend parfois l'expression : "c'est un film qui devrait être remboursé par la sécurité sociale" - et c'est exactement cela dont il s'agit : ces films sont médicamenteux ; et la seule chose que l'on puisse penser, c'est l'effet (type "je vais mieux").
Qu'est-ce qui plaît dans Libero, dans Little Miss Sunshine, ou dans Crazy ? Ce ne sont pas les films eux-mêmes. Mais ce qu'ils évoquent. Ce sont les fils qu'ils tirent en nous qui nous dénouent.
Little Miss Sunshine, c'était une idée de la famille plutôt rassurante, assaisonnée d'un discours bon esprit sur la beauté intérieure.
Crazy, c'était l'adolescence, l'amour d'un père qu'on croyait disparu et qui se trouvait soudain revivifié par l'intermédiaire d'un disque qu'on avait brisé.

Libero, c'est aussi le père, c'est la violence de l'enfance, la perméabilité de l'être aux désirs des parents - les parents qui nous ont fait et qui ne cessent de vouloir nous refaire.
Il n'y a rien de bien fameux dans ces trois films (disons que Little Miss Sunshine est le plus gluant des trois, Crazy le plus facile, Libero le plus âpre et sans doute le plus heureux). Ce sont des films, qui, au contraire de L'évangile selon Matthieu par exemple, abolissent la distance entre l'écran et le spectateur. Des films d'immersion, des prises d'otage.

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