lundi 6 octobre 2008

The brown bunny - Vincent Gallo



Au premier abord, il y a dans ce film une nonchalance, une paresse, une dépression. Un vide jamais transcendé. Et en effet le film reste au ras du réel, du sable, des routes, des visages. Pourtant, on sent bien que quelque chose se passe, là, sous l'image, sous le sable, plus bas que terre encore, plus pro
fond que la peau - quelque chose demande à sourdre. The brown bunny est le parcours d'un homme, ses rencontres. Fuit-il ? Court-il vers quelque chose ? On ne le saura pas tout de suite. Il y aura des indices. Ces femmes qui se succèdent avec leurs noms de fleurs. Comme si le film de Vincent Gallo était une balade dans un grand champ, et qu'on s'arrêtait parfois pour cueillir ce que nos pieds menaçaient d'écraser. Mais on cherche quelque chose. Une fleur bien précise. Une fleur aimée. Qui n'existe pas - plus - mais qui a existé.

The brown bunny est l'invocation d'un amour défunt. L'incantation d'un fantôme. Vincent Gallo appelle à la rescousse le passé. Qui finit par surgir. Puis disparaît. Est-ce un sauvetage ou une noyade ? C'est l'itinéraire d'un homme qui se serait laissé happer par l'entre-monde, en ayant trop longtemps suivi la piste du désespoir. C'est un film bouleversant, jamais complaisant au contraire de ce qu'on a pu entendre ici et là, d'une détresse totale. D'une force qu'on ne soupçonne pas.

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